Attention les hommes ça va saigner !

Elles arriveront aujourd’hui ou demain.

Cette venue me stresse et m’énerve. Oui, comme à chaque fois ! Je ne m’habitue pas…

Il fait chaud non ? Vous avez mis le chauffage ou quoi ? C’est étouffant. Bravo, j’ai mal à la tête maintenant. Cette chaleur, c’est dingue.

C’est à chaque fois pareille. Elles viennent toujours au mauvais moment. Je ne suis pas toujours disposée à les recevoir moi! Cela m’indispose !

Avez-vous ouvert une fenêtre ? Il fait froid d’un coup.  Non mais sérieusement, je déteste avoir froid. Tu as un gilet pour moi ? J’ai mal au ventre. Je ne me sens pas bien. Pire, je me sens mal. Et ce mal de tête qui ne passe pas…

Bon, comment vais-je m’habiller ? Lorsqu’elles sont là je vêtis des tissus amples et souples, pour être à l’aise. Mais je ressemble à un sac.

Mais ma peau est grasse ! C’est une catastrophe dermatologique cette histoire !

Je n’en peux plus de mes cheveux… Je vais les couper à la Britney !

Quand je pense à cette yogiste en pleine séance, qui s’est filmée en caleçon blanc, le filet rouge entre les jambes… Pourquoi ? Pourquoi faire ça?

Pour montrer aux femmes qu’elles ne doivent plus avoir honte de leurs règles.

Mais soyons clair, je n’ai pas honte, ça m’emmerde !!! C’est différent.

Mensuellement, elles me gâchent quelques jours de ma vie si remplie et active.

Alors bien sûr, on s’y accommode, pas le choix. On s’y colle. C’est à nous seule que nous revient de choisir entre la serviette hygiénique, joliment surnommée "pâte à cul", entre le tampon responsable de choc toxique pouvant entrainer la mort et la coupe menstruelle qui ne serait pas si inoffensive que cela…

C’est notre affaire. Nous ne pouvons pas basculer cette compétence à notre partenaire. Impossible de déléguer cette tâche à quelqu’un d’autre. Vous imaginez : « Chéri, ce mois-ci tu peux t’occuper de mes règles, car j’ai une compète de natation hyper importante. »

Non, soyons sérieux, c’est impossible.

Par contre, la contraception ? On en parle ? Est-ce exclusivement  féminin ? Je ne parle pas du préservatif qui est utilisé les premiers mois d’une relation, et qui disparaît assez rapidement au profit des petites pilules magiques. Vous les connaissez, c'est ces doses d’hormones à prendre quotidiennement et ce jusqu’à la ménopause. La pilule, petit médicament qui procure une immense angoisse lorsqu’il a été oublié, et pourtant que nous oublions souvent...

Oh mais je t’entends toi, derrière ton écran, tu me dis d’arrêter de râler, car il existe d’autres moyens, comme le stérilet. A cela je te réponds oui ! Je les ai tous essayé. Toutes les marques sont venues s’installer dans mon vagin, du cuivre aux hormones j’ai subis tous les effets secondaires. De retour à la pilule j’ai connu à peu près tous les dégréements possibles.

Rassure-toi cher ami je ne les décrirai pas là, je ne voudrai pas choquer les âmes sensibles.

Bien sûr,  je ne nie pas l'évolution qu'a été la contraception pour la femme. Mais permettez-moi une question, pourquoi en 2017, la contraception est-elle, encore, exclusivement  féminine ? il semblerait, sauf erreur de ma part, qu’il faille les petits spermatozoïdes de monsieur pour que l’ovule de madame devienne embryon.

Aujourd’hui, plus nombreux sont les hommes qui font les courses, le ménage et préparent le repas. Nettement moins sont ceux qui prennent le congé parental, et lesquels utilisent un mode de contraception ? Pourquoi les rôles ne sont –ils pas partagé jusqu’à celui de protéger son couple d’une grossesse non désirée ?

La femme a cet immense privilège de pouvoir développer en elle une autre vie. Je l’ai vécu deux fois, c’est absolument merveilleux, c’est de la magie, un bonheur immense. Mais n’oublions pas que les grossesses, les accouchements ne sont pas sans conséquence pour le corps et le psyché de la femme.

Et pourtant, elle va devoir continuer à les mettre à rudes épreuves en prenant des hormones.

Comment peut-on nous faire croire que nous sommes capable de fabriquer une pilule pour les femmes et pas pour les hommes ?

La pilule contraceptive pour homme serait à l’étude depuis peu. Mais on ne se foutrait pas un peu de notre gueule !?!

Ailleurs, j’ai lu que des essais sur des injections  avaient été stoppés à cause des effets secondaires trop lourds, comme l’acné, les troubles de l’humeur, la baisse du désir sexuelle…

Euh… pardonnez-moi les scientifiques, on discute trois minutes des effets secondaires que vivent des milliers de femmes ? Chez certaines on ne parle plus de trouble de l’humeur mais de dépression. L’acné, les chutes de cheveux, les douleurs articulaires, la baisse de la libido, la prise de poids, la pilosité accentuée… les femmes connaissent…

La pilule inventée en 1956, a permis aux femmes de maîtriser leur fécondité, mais 61 ans plus tard, ne devons-nous pas demander plus ?

Aspirons à toujours plus d’égalité, avec la possibilité que dans un couple, ce soit l’homme qui prenne la pilule !

La fille aux petits pois

Le 12 juillet 2017